Avec : George Hilton, George Martin, Edd Byrne, Milo Quesada, Jose Bodalo, Gerard Hergert
Nationalité : Italie/Espagne
Genre : Western
Durée : 92'
Année de production : 1967
Titre original : Professionisti per un massacro
Pendant la guerre de Sécession, trois soldats sudistes et bandits de grand chemins sont condamnés à mort par leur armée. Ils sont finalement épargnés à la seule condition qu'ils récupèrent une cargaison d'or subtilisé par un officier déserteur et sa compagnie.
Souvenez vous, j'avais ouvert le bal il y a déjà 6 ans avec l'excellent Quand les vautours attaquent, son premier western, puis je vous avais proposé en ce début d'année 2024 le très demandé Deux fois traitre, son 3eme et hélas dernier western. Dans la présentation de ce dernier, j'avais dit qu'il serait bon de repacker en HD son second western, celui que je vous propose aujourd'hui et que la plupart d'entre vous connaissiez le plus, puisqu'il s'agissait du seul à être sorti en DVD en France, dans la fameuse édition Fluide Glacial chez M6 et dont les jaquettes avaient fait couler beaucoup d'encre à l'époque pour leur côté totalement hors sujet. Ceci dit, puisqu'on en parle encore aujourd'hui, c'est qu'elles ont marqué les esprits à leur manière, et vous savez ce qu'on dit : en bien ou en mal, l'important est que l'on fasse parler. Quoi qu'il en soit, je n'ai nul besoin de m'attarder de nouveau sur ce bon Nando Cicero, puisque je l'ai déjà fait sur les présentations de ses deux autres westerns, vous n'avez donc qu'à vous y rendre pour une petite révision. Il suffit pour cela de cliquer sur les noms des films. C'est beau, c'est simple, c'est quasiment magique.
Bien que Nando Cicero nous livre une fois encore un très bon film, j'ai toutefois tendance à le considérer comme le moins bon de ses westerns, sans doute parce qu'il est aussi le moins ambitieux et le moins profond des trois. Le film a un côté très fun, très divertissant, avec une histoire de chasse au trésor qui n'en est pas vraiment une, ce qui lui donne un aspect très "Castellarien", on pense notamment à Tuer les seuls et revenez seul ou Aujourd'hui ma peau... demain la tienne, et cette impression ne peut être que renforcée par la présence du duo de son Je vais, je tire... et je reviens, George Hilton et Edd Byrnes.
Parlons un peu de ce dernier. Comme beaucoup d'acteurs américains, Edd Byrnes n'aura finalement fait qu'une courte parenthèse en Italie. Il était jusque là avant tout célèbre pour son rôle de Kookie dans la série 77 Sunset Strip (1958-1964), une série qui avait remporté un bon succès en Italie aussi. C'est sans doute pour ça qu'Enzo G. Castellari pensa à lui pour jouer les protagonistes de son premier western (officiellement) réalisé 7 winchesters pour un massacre (le premier étant en réalité Quelques dollars pour Django (1966) où il a suppléé un Léon Klimovsky aux fraises). Mais Castellari s'était un peu rabattu sur Edd Byrne puisqu'à la base il avait ardemment désiré Robert Redford qui, s'il était déjà connu à cette époque, n'était pas encore la star qu'il deviendra par la suite. Edd Byrnes était plus un homme de télé que de cinéma, et c'est sûrement pour cela que, à l'instar d'un Clint Eastwood, il a tenté de lancer une carrière au cinéma grâce aux Italiens. Il tourna ainsi 3 westerns en 1967, le second étant un autre film de Castellari, Je vais, je tire... je reviens, où il partageait donc la vedette avec George Hilton.. Il est assez drôle de constater qu'il suivra un peu la même trajectoire de Clint Eastwood dans ses westerns en Italie : un premier film où il est la seule vedette, un second où il est accolé à un George Hilton qui lui fait quand même pas mal d'ombre, et enfin un 3eme et dernier film où cette fois on lui rajoute un 3eme larron en plus de celui qu'on lui avait précédemment mis dans les pattes ! Evidemment, malgré un bon succès, ces films n'eurent absolument pas le même impact que ceux avec Eastwood, mais j'ai trouvé la parallèle intéressante. Est-ce pour cela qu'il est finalement vite revenu aux USA, sentant qu'on lui laisserait de moins en moins d'espace ? Peut-être... En tout cas, il est vrai que sur ce Professionnels pour un massacre, il est pour moi celui qui tire le moins son épingle du jeu, son rôle de Robin des bois qui vole au riche pour donner à lui-même puisqu'il est pauvre, n'étant pas le mieux exploité du lot. Ceci dit, il fait très bien le job malgré tout, mais je l'avais trouvé plus intéressant dans Je vais, je tire... et je reviens. La parenthèse italienne n'aura pas le même impact pour Edd Byrnes que Clint Eastwood, puisqu'il continuera à plutôt végéter dans divers rôles à la télévision, ne faisant que quelques fugaces apparitions au cinéma. On retiendra néanmoins son rôle de Vince Fontaine dans la comédie musicale Grease (1978). L'acteur nous a quitté en 2020 à l'âge de 87 ans. Il est doublé dans ce film par Bernard Tiphaine, qui nous a quitté aussi il y a peu, en 2021 à 83 ans.
Pour jouer les antagonistes, nous avons droit à deux bon gros méchants, eux aussi très connus des amateurs du western italien. Le premier est l'acteur Allemand Gérard Herter, l'inoubliable Baron Von Shulenberg dans le mythique Colorado (1966) de Sergio Sollima. Cette fois, il ne joue pas un germanique, mais bel et bien un Américain, ce traitre de Lieutenant qui s'est emparé de l'or nordistes destiné à financer son armée. On regrettera que son rôle soit finalement assez léger, mais son seul visage suffit à marquer le spectateur. En dehors du western européen, il n'aura finalement pas fait une bien grande carrière et s'éteindra en 1993 à seulement 73 ans. Il est doublé en français par l'incontournable René Bériard, l'une des voix française les plus connues de Klaus Kinski, qui pour sa part s'en est allé en 1998 à 81 ans.
Le second méchant, plus marquant, est un autre habitué du genre : l'Espagnol José Bodalo que je ne vais pas vous faire l'affront de vous présenter mais qui, avec Fernando Sancho, n'avait pas son pareil pour jouer les bandits Mexicains. Difficile en effet d'oublier ses interprétations aussi outrancières que drôles dans Django ou encore Companeros. Mais Bodalo savait aussi jouer de manière plus mesurée, comme l'ifirme manipulateur dans 100 000 dollars pour Lassiter ou encore le banquier véreux de Adios Cabalero. Toujours des gens sympas, quoi ! Il tourna dans plus de 120 films avant de s'éteindre en 1985 à seulement 69 ans. Il est doublé en français par un des vétérans du doublage français, Jean Davy, voix d'Errol Flynn, Robert Taylor, James Mason, Orson Welles, Cary Grant ou encore Charlton Heston dans bon nombre de leurs films et qui lui nous a quitté en 2001 à 89 ans. Je sais ce que vous vous dites : "Ça ressemble drôlement à une rubrique nécrologique sa présentation !". Gardez espoir, nous n'avons pas fini !
Car le film bénéficie d'une petite présence féminine, celle de l'Espagnole Monica Randall - de son vrai nom Aurora Julia I Sarasa -, toujours belle et bien en vie à l'heure où j'écris ces lignes ! Et oh, miracle, il semblerait que ce soit également le cas de sa voix française, Michèle Montel, qui a doublé pas mal de westerns importants puisque c'est elle qui prêtait sa belle voix française à Loredana Nuchiak dans Django, Vonetta McGee dans Le Grand Silence ou encore Olga Karlatos dans Keoma. Mais revenons à Monaca Randall. Si elle a surtout fait carrière dans son pays, on aura l'occasion de la voir dans l'excellent Giallo Folie Meurtrière (1972) de Tonino Valerii, ainsi que dans une dizaine de westerns Européens comme Soleil Rouge (1971) de Terence Young, Gringo joue et gagne (1968) d'Umberto Lenzi ou encore 100 000 dollars pour Ringo (1965) d'Alberto De Martino. Si dans notre Professionnels pour un massacre, elle fait une entrée plutôt remarquée et dramatique, elle est finalement trop vite éclipsée, ce qui est un peu dommage car son rôle avait un certain potentiel.
![]() |
Notre vieille édition DVD est encore plutôt bonne. Et ce n'est pas la pire des jaquettes de la collection. |
M6 avait déjà réalisé un bon calage du doublage français sur la version intégrale du film, car elle n'était pas tout à fait complète. Et les rares rares coupes ressemblaient plus à de la censure, avec notamment un passage où George Hilton trouvait des enfants assassinés. J'aurais donc pu penser que mon travail sur ce repack serait assez simple pour moi. Mais en réalité, synchroniser tout ça sur le master espagnol du Blu-ray n'a pas été une si mince affaire. Il y avait bien une bonne cinquantaine de réglages à faire, car beaucoup de plans étaient tantôt un peu plus courts de quelques photogrammes, tantôt un peu plus longs. Il m'a donc fallu soigner les transitions et m'assurer que l'on entende pas les coupes, mais ce ne fut finalement pas bien sorcier, juste un peu pénible et long à faire. J'en ai profité au passage pour corriger deux ou trois légères désynchros sur le DVD français, mais franchement, ils avaient fait déjà du très bon boulot. Il y avait vraiment très très peu de passages sous-titrés en italien, mais désormais, il n'y en a plus un seul. Comment est-ce possible ? J'ai tout simplement replacé trois phrases qui pouvaient coller sur des moments non doublés en français, puis j'ai viré discrètement le reste des phrases qui étaient superflues, en les remplaçant par de simples bruitages. Il y a bien un "Mamma" italien, mais franchement, pas besoin de sous-titrer ça. C'est toujours plus agréable d'avoir une version qui ne fait pas le yo-yo avec une autre langue, alors je ne me suis pas privé pour le faire. Sinon, j'ai également rajouté quelques bruits de colt absents du mixage final à deux endroits et qui me gênaient un peu. Le souci du détail, quoi.
J'ai également récupéré et recalé les sous-titres français complets du DVD pour que vous puissiez apprécier le film en VOST si vous le désirez,. Ils n'étaient pas toujours très précis, alors je les ai parfois un petit peu retravaillés, mais je n'ai quand même pas fait un énorme travail en profondeur non plus. De toute façon, pour être honnête, la VF est si qualitative que c'était presque superflu et j'imagine que la plupart d'entre vous vont plutôt se tourner vers elle. Mais comme je le dis toujours, l'un n'empêche pas l'autre et c'est toujours chouette d'avoir le choix.
Mais oui, nous avons vraiment droit ici à un doublage français de luxe. J'ai déjà cité de nombreux comédiens pour les rôles détaillés plus haut, mais l'on retrouve également d'autres grands du métier, et parfois le temps de deux ou trois phrases maxi, comme Roger Rudel sur le frère costaud de José Bodalo. Quand on peut avoir un comédien différent pour chaque petit rôle, c'est toujours très agréable et ça montre un certain soin et les moyens qui ont été mis à disposition. Ceci dit, on peut tout de même entendre certains comédiens doubler deux ou trois petits rôles tout le long du film comme George Atlas (voix de Lee Van Cleef), Claude Joseph (voix de Gian Maria Volonte dans Pour une poignée de dollars et voix de Gene Hackman dans French Connection, Impitoyable...), Jacques Richard (lui aussi voix de Gene Hackman dans une vingtaine de ses films, dont l'hommage raté au western italien Mort ou vif) et Guy Pierrault (voix légendaire de Bugs Bunny). Mais sinon, nous pouvons bel et bien entendre sur un rôle distinct des pointures comme Jacques Ballutin, William Sabatier, Jean Berger et le moins connu Bernard Musson.
Je remercie Hard Boiled Production dans les commentaires pour m'avoir signalé cette belle perle qui m'avait échappé sur la jaquette du DVD française. Je crois que c'est encore un coup de Régis, le stagiaire de la photocopieuse. Qu'il est con ce Régis !
Il me semble que nous avons fait à peu près le tour de notre sujet du jour. Il ne me reste donc plus qu'à vous souhaiter un bon film et une bonne (re)découverte.
.mkv_snapshot_00.10.40.075.jpg)
.mkv_snapshot_01.25.10.565.jpg)
Ne précisez pas qu'il s'agit d'un don, ceci afin d'éviter qu'on prélève une commission.
Merci d'avance.
Je t'aime bien Indiana t'es un mec bien !
RépondreSupprimerC'est ce que je me tue à dire à tous ces bâtards ! ^^
Supprimerhhhh jr m'y attendais pas a cette replique, t'es un mec trop bien c la verité
SupprimerMerci beaucoup
RépondreSupprimerMerci beaucoup indy, très bon film et prez. Comme d'hab. Bravo !
RépondreSupprimerLbz
qu'est-ce que tu nous régales, avec tous ces spaghettis!!
RépondreSupprimerun grand merci
(des pates, des pates, oui mais de chez indy)
Merci beaucoup ! très apprécier !
RépondreSupprimerOh la belle surprise, merci beaucoup !!
RépondreSupprimerSylvano
Selon moi, la principale faiblesse de ce western tient des décors naturels. Beaucoup trop de séquences sont tournées dans une carrière. Je suppose la même qui a servi dans bien des productions de ce genre et qui se trouve aux alentours de Rome. Autrement, même s'il fait songer à certains titres cités par Indy qui lui sont supérieurs, ce film demeure un bon divertissement grâce à l'implication de ses acteurs.
RépondreSupprimerOui, les fameuses carrières qu'on a vu maintes et maintes fois dans je ne sais combien de films. Le budget devait être moins élevé que pour les gros Castellari. Mais c'est ce que j'aime bien aussi, cette faculté de faire des films avec peu, sans que l'on ne s'en rende vraiment compte. Car j'avoue que les carrières, j'ai beau les avoir vu plein de fois, ça ne me gêne pas vraiment. Il y avait quand même un sacré savoir faire dans tout ça.
SupprimerSalutations !
RépondreSupprimerContent de voir cette sorte de relecture western des Pieds Nickelés.
Juste, c'est moi ou tu as oublié d'évoquer dans ta toujours géniale présentation les autres voix des deux autres "professionnels", c'est-à-dire les deux George (dans la BA, j'ai reconnu sur Hilton la voix de Bernard Woringer).
Merci en tout cas !
Ah mince, j'ai dû effacer ces passages en réorganisant. C'est bien Woringer (comme dans Je vais, je tire... je reviens), tandis que George Marin est doublé par JP Duclos, la voix de Sean Connery dans les Bond.
SupprimerAh !
RépondreSupprimerEt il faudra expliquer la présence de Sly Stallone comme co-producteur sur la jaquette-arrière du DVD SND-M6 !!!
Oh put... j'avais pas fait gaffe. Ca sens encore le stagiaire de la photocopieuse qui était bourré.
SupprimerPlus rien ne m'étonne. Tu sais, sur la jaquette de Supergirl, ils remercient quelqu'un pour le montage français de Supergirl, mais c'est pas moi. Mais le plus marrant, c'est que c'est un pote musicien d'un ami qui se demande bien comment ils ont pu mettre ce nom qu'ils n'étaient pas censés connaître.
Mille Mercis.
RépondreSupprimerMalgré un scénario aussi mince qu'un tapis de selle navajo fabriqué dans la banlieue de Madrid, le film reste très agréable d'un bout à l'autre. La réalisation est punchy comme il faut, et les bizarreries du western italien comme la borgne avec ses couettes ou son fiston accro à la viande sont toujours bienvenues. Faut reconnaitre aussi que l'excellent doublage français participe beaucoup à ré-hausser à qualité de l'interprétation.
RépondreSupprimerMerci Indianagilles pour cette découverte, pas sûr que sans toi je m'y serais intéressé.
J'ai le DVD et j'avais bien aimé ce western, voilà une belle occasion de le revoir dans de meilleurs conditions. Merci !!!
RépondreSupprimerUn grand merci pour cette version hd.
RépondreSupprimermerci pour toutes ces présentations qui donnent envie de voir ces films souvent mal foutus et plutot foutraques ! à quand un livre indianagilles qui regroupe toutes ces presentations ?
RépondreSupprimermerci pour ce labeur plein d'amour et d'humour - Jhalal Drut
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour la découverte !
RépondreSupprimerToujours et encore plus de violence! As-tu pensé à notre jeunesse ?
RépondreSupprimerMerci pour le partage!!!!